[color:2721=#9966FF]Je sais que je n'aurais pas dû... Mais c'était plus fort que moi. Il a fallu que je profite de l'absence de mon Maître (parti à la bibliothèque) pour m'éclipser. Je m'en veux... Je me suis trouvée une excuse totalement bidon : le Maître ne m'a jamais ordonnée explicitement de rester à la maison. Je sais, c'est idiot, comme excuse... Mais je n'ai pas trouvé mieux.
Je me suis donc préparée. Je suis sortie avec mon étui à violon sous le bras et une épingle dans les cheveux. Je sais, forcer les serrures, c'est mal... J'ai même honte d'avouer dans ce journal que je le fais assez souvent. Je n'ai pas d'autre solution. Pour obéir à mon Maître et éviter de parler aux personnes indignes de confiances (à savoir les inconnus. Le Maître est totalement parano mais il n'y a qu'ici que je peux me permettre de l'écrire).
Je me suis dirigée vers la salle de musique des primaires. Je n'aimais pas jouer à la maison. L'atmosphère qui y régnait m'oppressait trop. Et puis, Oiji Saïtsuke, le Maître, n'aimait pas être dérangé. Et la musique le dérangeait. Conclusion : même s'il venait de rentrer, il me crierait dessus en me disant d'arrêter cette musique et que je ferais mieux de m'occuper de la maison et faire d'autres choses utiles plutôt que l'embêter.
Le Maître passait beaucoup de temps à la bibliothèque et cela me permettait de multiplier mes escapades.
Lorsque j'arrivai devant la salle de musique, je tirai mon épingle de mes cheveux et au moment où je m'apprêtais à forcer la serrure, j'entendis un bruit venant de la salle. Surprise, j'ouvris la porte. Une fille jouait au piano. Une humaine. J'appris plus tard qu'elle s'appelait Jeanne. Jeanne Lestrange.
Elle est venue me parler après qu'on ait joué ensemble. Le Maître m'avait ordonné la politesse, je ne pouvais que lui répondre. Ca a été la plus belle rencontre de la journée et, jusqu'ici, de ma vie.
Jeanne était différente du Maître. Je le sentais. Bien sûr, je considérais tous les humains comme étant à peu près mes maîtres. Mais pour Jeanne, c'est différent. Je m'étais attachée à elle. Peut-être même plus qu'à mon Maître. Mais tout cela ne changerai rien. J'appartenais et appartiendrai toujours à Oiji Saïtsuke, que je le veuille ou non. Il avait pris ma vie entre ses mains. Jeanne l'avait rendue plus belle. Je devais faire passer mon Maître en priorité. Mais je n'arriverai jamais à désobéir à Jeanne si elle me donnait un ordre. Ainsi va la vie.
A présent, je suis déchirée entre deux camps : oublier Jeanne et me consacrer à mon Maître (la meilleure solution mais aussi la plus déchirante) ou faire totalement confiance à Jeanne et continuer de la voir comme si de rien n'était.[/color]